Nos artistes en immersion en 2021

Les noms des trois artistes en immersion en 2021 chez Adélard ont été dévoilés le 23 janvier. Il s’agit du duo Anna Jane McIntyre et Emmanuelle Jacques, de Jacinthe Loranger et d’Aida Vosoughi, qui viendront, tour à tour, en immersion chez Adélard de la mi-mai à la mi-octobre 2021 à Frelighsburg. Les artistes ont répondu à notre appel à projets lancé à l’automne 2020 en vue de la troisième saison d’Adélard. Un jury de pairs a analysé tous les dossiers reçus — près d’une soixantaine — pour en arriver à la sélection annoncée. Le jury de sélection était constitué majoritairement de pairs. Il s’agit de Mona Hakim, historienne de l’art, critique et commissaire, Franck Michel, gestionnaire culturel et vice-président du conseil d’administration d’Adélard, Aseman Sabet, commissaire indépendante, historienne de l’art et chargée de cours à l'Université du Québec à Montréal, Geneviève Marois-Lefebvre, artiste visuelle et médiatrice chez Adélard, Sara A. Tremblay, artiste visuelle, et Sébastien Barangé, cofondateur et président du conseil d’administration d’Adélard.

Jacinthe Loranger Soyez doux (2020) 18 x 13,5 pouces. impression numérique epson mat.

Jacinthe Loranger
Soyez doux (2020)
18 x 13,5 pouces.
impression numérique epson mat.

Jacinthe Loranger

Résidence : 15 mai - 27 juin 2021

Jacinthe Loranger est une artiste visuelle qui met en scène objets triviaux, vestiges de nourritures et animaux à travers une variété de médiums. Parfois funestes, souvent lumineuses, ses compositions contiennent des éléments qui font référence à la nature morte, mais dont l'esthétique volontairement kitsch et foisonnante rappelle plutôt celle d'un marché aux puces. Issue du milieu de l’art imprimé, plus précisément de la sérigraphie, Jacinthe a fait prendre à son travail un tournant sculptural au cours des dernières années. Ses œuvres en volume ont ainsi gardé un aspect matriciel qui lui permet de travailler la reproduction et le multiple. À Frelighsburg, Jacinthe va récolter des aliments, des rebuts, des éléments naturels qui seront reproduits grâce à diverses techniques de moulage, en explorant différents matériaux de couleurs et de textures variées. En glissant de l’ordinaire à l’extraordinaire, l’artiste entend proposer une nouvelle lecture de ces objets, de nouvelles narrations au sein d’univers décalés, mais dont la déformation excessive et l’exagération tiendront de la perception sous psychotropes. Ces œuvres mettront en évidence, avec une certaine poésie, l’absurdité de notre relation avec les choses matérielles.

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Anna Jane McIntyre et Emmanuelle Jacques What it is (2020) 20 x 24 pouces. collage numérique, pensées, histoires, oxygène, poussière d'étoiles, huile de coude, amour, graphite, hydrogène, hélium, amitié.

Anna Jane McIntyre et Emmanuelle Jacques
What it is (2020)
20 x 24 pouces.
collage numérique, pensées, histoires, oxygène, poussière d'étoiles, huile de coude, amour, graphite, hydrogène, hélium, amitié.

Anna Jane McIntyre et Emmanuelle Jacques

Résidence : 30 juin – 15 août 2021

Anna Jane McIntyre et Emmanuelle Jacques sont des artistes visuelles montréalaises qui ont en commun une pratique soutenue en art imprimé, un penchant pour la collecte de récits et un engagement microactiviste. Individuellement, Anna et Emmanuelle se sont intéressées à l'histoire locale, aux sciences naturelles et aux personnes marginalisées. Toutes deux ont créé des installations immersives, dirigé des ateliers de cocréation dans la communauté, construit des chars allégoriques, dessiné des portraits, représenté des paysages (de façon cartographique ou sonore), conçu des œuvres pour des enseignes et réalisé des livres d'artistes.

À Frelighsburg, Emmanuelle et Anna travailleront pour la première fois en duo, accompagnées de leurs enfants, Suzanne, Inigo et Victor, pour enquêter sur la présence historique d'une population noire dans la région. Elles concevront ainsi une installation évolutive qui prendra vie avec la participation du public, quelque part entre le happening, la scénographie, le théâtre d'ombres et le livre d'artiste. En canalisant l'énergie, le réalisme magique et les jeux de rôles qui prévalent dans l'enfance, Emmanuelle et Anna exploreront dans ce projet les traditions de culture orale, de tissage de relations et d'échanges sociaux qui se perpétuent dans les contes de fées.

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Aïda Vosoughi.  De la série « Il faut y croire puisque c’est absurde » (2019) 36 x 30 pouces.  Acrylique sur toile.

Aïda Vosoughi.
De la série « Il faut y croire puisque c’est absurde » (2019)
36 x 30 pouces.
Acrylique sur toile.

Aïda Vosoughi

Résidence : 1er septembre – 17 octobre 2021

 Aïda Vosoughi est une artiste visuelle dont le travail a pour objectif de mettre en valeur la peinture comme puissant médium contemporain à l’ère numérique. Son projet intitulé Suspiciously Oily ou Les paysages déplacés, a pour le but de repenser le paysage comme un sujet d’art contemporain en rapport avec les forces invisibles et mystérieuses. Le projet vise notamment à créer un dialogue entre la tradition picturale de l’ancien Moyen-Orient et le paysage; un sujet qui est déjà devenu politisé. Comme dans ses séries précédentes, ce corpus multidisciplinaire est nourri des anciens récits du Moyen-Orient et reflète l’influence de la mythologie et des forces invisibles qui dominaient l’Ancien Monde.

L’artiste s’intéresse à la nature et à l’incertitude de la vie contemporaine. Son travail met en lumière la manipulation, le déplacement et la transformation à travers des images qui flottent plutôt entre l’art narratif et l’abstrait; les images se prêtent à de multiples interprétations. À Frelighsburg, Aida souhaite enrichir son archive picturale en amassant des dizaines de dessins et de peintures des paysages de la région. Elle s’en servira pour créer des compositions de peintures en grand format, qui seront formées des paysages locaux et d’images tirées de ses archives, en Iran, à Montréal et ailleurs.

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