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Maude Arès - Les grenouilles seront là. Elles onduleront la terre et avaleront la Lune.


Du 19 mai au 14 octobre 2024 -Prolongée jusqu’au 3 novembre 2024

Maude Arès

Les grenouilles seront là.
Elles onduleront la terre et avaleront la Lune
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Vernissage : samedi 18 mai, à partir de 14 h

Les grenouilles seront là. Elles onduleront la terre et avaleront la Lune est une exposition extérieure de Maude Arès qui rassemble près de 30 sculptures flottantes et mobiles composées de récipients de céramique et d'objets trouvés. Disposées sur un site naturel accessible par un sentier, les sculptures s'intègrent à l'écosystème d’un étang de Frelighsburg, créant un dialogue singulier entre une œuvre in-situ et un espace naturel.

Cette installation flottante explore la notion d'habitat, révélant les relations d'interdépendance et les équilibres délicats qui existent au sein d'un écosystème humide. Reliées entre elles par un réseau de câbles, les sculptures accueilleront au fil des mois la faune et la flore de l'étang, se transformant ainsi en un véritable lieu de vie.

  • Dans l’univers papillonnant de Maude Arès, la gravité organise les hasards. C’est ainsi que s’intitule une série de projets de l’artiste, dont les recherches se déclinent par assemblages de mobiles et de sculptures-récipients, aiguisant une curiosité à la fois fine et envoutante face aux écosystèmes environnants. Dans son travail, Maude sait poser des questions comme : les oiseaux viendront-ils faire leur nid ? Les chenilles iront-elles s’abreuver dans une des crevasses ? Ou encore, est-ce que les plantes sauront s’agripper et s’enraciner dans les flotteurs ? Elle nous invite ainsi à bercer avec elle nos imaginaires aux rythmes de réflexions aussi saugrenues que percutantes.

    Pour cette exposition, Maude entre en relation avec un étang qui lui devient écrin. Sur une grille-échine sont perchées des sculptures valsant avec les vents et les précipitations alors que dans l’eau voguent des bassins qui en recueillent les goutes et débris. Comme des embranchements d’un micro-milieu, l’équilibre est créé autant qu’il se crée par lui-même. Les matières – végétales ou récupérées, façonnées ou inusitées – s’apprivoisent et se nouent ensemble. Les membranes deviennent poreuses, accueillant en elles les racines d’un réseau de connexions. L’installation s’inscrit ainsi dans un rapport de cohabitation avec son environnement, où les relations de cause à effet s’enchainent et s’offrent à notre étonnement.

    Alors que Maude nous a souvent invité-es à nous accroupir, à nous rapprocher du plus petit qui se faufile dans l’horizon des bestioles, l’échelle est ici renversée et nous nous retrouvons absorbé-es par l’œuvre. Circulant désormais au sein même du microcosme, il devient d’autant plus apparent que nous en faisons partie.

    Suivant les pas de l’autrice de science-fiction et théoricienne Ursula K. Le Guin et de sa « théorie de la fiction-panier » [The Carrier Bag Theory of Fiction, 1986], Maude continue néanmoins à s’intéresser à ce qui rassemble, ce qui transporte – des actions qui s’incarnent par le réceptacle – mais aussi à ce qui héberge, car cette forme qui accueille en tant que contenant, retourné, peut accueillir en tant qu’abri. À la suite de l’autrice, l’artiste interroge en quoi les récits pourraient être perçus autrement si le temps cyclique de la cueillette primait plutôt que le temps linéaire de la flèche chasseuse. De quelle manière l’architecture de nos imaginaires serait-elle tissée si la conception de notre premier outil était un panier plutôt qu’une arme ?

    Ce rapport à la temporalité est pluriel dans l’installation au sein de laquelle nous convie l’artiste. C’est au confluent d’états de flottement que se rencontrent un temps immédiat, celui du mouvement entrainé par le courant ou le vent et qui se capte par une attention vive; un temps lent, où se déploie le pourrissement ou la décoloration des éléments et qui nous invite aux projections hypothétiques; puis, un temps cyclique où se forgent les relations de réciprocité. La flottaison est ainsi ondoyante, hésitante, pulsante, mais surtout, florifère.

    Pendant deux saisons ou six cycles lunaires, les sculptures se prêteront au jeu des rencontres, se laissant altérer par celles-ci; elles emprunteront de nouvelles tonalités et proposeront à leur tour quelques réverbérations. La matière, flottante et sonnante, hésitera parfois entre plusieurs états. Ainsi changeante, elle incite à une mise en réseau parsemée de liens tant visibles qu’invisibles. En ce sens, prêter l’ouïe aux harmonies qui se créeront, aux voix subtiles ou vocales de chacun des habitant-es et visiteur-es permet de spéculer une toile d’ondes relationnelles.

    À quelques reprises alors que l’installation se loge dans l’étang, Maude nous invite à un concert afin d’activer cette attention multisensorielle en nous. Mais entre-temps, tendez l’oreille en sillonnant l’installation, saluez les grenouilles croisées en chemin; livrez vos sens à l’écoute des ondulations de la terre ainsi qu’à l’enchantement des interactions perceptibles et fabulées, qui changeront au gré des lunes.

À propos de Maude Arès

Depuis 2015, Maude développe une archive expérimentale de débris, par intérêt pour leurs trajectoires, histoires de chocs et d’usures – réelles ou imaginées – inscrites dans leur matérialité fragmentaire. Elle interagit avec ces matériaux selon l’idée qu’il existe une forme d’activité créatrice agissant en chacun d’eux. En s’exerçant à une nouvelle forme d’attention à leur égard, elle les assemble en rendant honneur à la singularité des mouvements et des transformations qu’ils permettent.

Les projets personnels et collaboratifs de Maude Arès ont été présentés à Montréal et en Colombie dans des centres d’artistes et des théâtres (Théâtre La Chapelle, Galerie B-312, Tangente, Théâtre Aux Écuries, Galerie de l’UQAM, Campos de Gutiérrez, Centre de design de l’UQAM, Fondation PHI pour l’art contemporain) et dans le cadre d’événements (OFFTA, Nuit Blanche à Montréal, ORANGE).

Informations pratiques

 Le parcours extérieur est accessible seulement les fins de semaine. Le site de l’exposition se trouve à 5 minutes de voiture de la grange Adélard. L’entrée sur le site se fait  via la portion du sentier Fr2 située en face du  120 chemin du Verger-Modèle. Stationnement  dans la rue sur Verger-Modèle puis 5 minutes de marche sur le sentier.

Attention, l’accès au site de l’exposition peut être boueux. Pour votre confort, veuillez porter de bonnes chaussures et du chasse-moustique !

 

Programme parallèle

Concert en hommage à l’étang et aux grands saules

Performance musicale en collaboration avec Simon Labbé.
Samedi 18 mai, à 15h30
Samedi 10 août, à 15h30
Cliquez ici pour plus d’information

Après-midis flottants

Visite libre de l’exposition en embarcation flottante
Les samedis de 12h à 16h, par jour de beau temps.
Sur inscription seulement : inscrivez-vous ici

Samedi Créatif : Sculptures mobiles

Atelier créatif gratuit et ouvert à tous
samedi 13 juillet, à 13h30
Cliquez ici pour plus d’information

  • L’artiste et Adélard souhaitent remercier chaleureusement Laure Waridel et Bruce Johnstone pour leur soutien et leur accueil.

    Remerciements de l'artiste :

    Merci à Adelard pour cette invitation hors du commun et surtout au soutien de cette équipe dévouée.

    Merci à Gauthier Melin pour son accompagnement, sa confiance et son travail dans la joie.

    Merci à Simon Labbé, fidèle collaborateur avec qui l’on s’entraide et on s’illumine des chemins de penser. Merci d’avoir composé une réponse à l’installation et au lieu.

    Merci à Guillaume Boulianne-Blais et Renaud Blais pour leur soutien technique.

    Merci à Daniel Pelchat pour son soutien, ses tendresses quotidiennes et son aide dans tous les petits détails.

    Merci à Rebecca Rehder et Claudia Bérubé de m’avoir assister à l’atelier.

    Merci à Dominique Rivard, Alexia Laferté-Coutu, Jean-Michel Leclerc, Frédèrique Roy, Massimo Guerrera, Syrine Daigneault pour tous les conseils.

    Merci à Carolyne Scenna pour le panier de céramique où le Pic commun à décider de faire son nid.

    Merci à Vincent Lafrance pour les superbes photos promotionnelles et à Clara Lacasse pour les photos d’archives.

    Merci au Centre Rozynski et au Conseil des arts et lettre du Québec.

    Merci à mes ami.e.s et ma famille.

    Merci à Frédérique Roy, Robin Love, Rebecca Rehder, Camille Lacelle-Wilsey, Ellen Furey et Christopher Willis pour leur participation au concert.



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